Concession de Planamont
Exploitation : 1868 à 1940 sur 150 hectares
Le 28 octobre 1868, la concession de Planamont est octroyée par décret impérial aux sieurs Contamine, Rochet et Moris. Les premiers travaux réalisés suite à l’octroi de la concession étaient situés sur les terrains communaux où avaient eu lieu les travaux de recherche (le Châtelard et le Morard). Ils se sont poursuivis jusqu’en 1889.
Au début des années 1890, les travaux sont arrêtés mais la concession est transférée aux héritiers du sieur Rochet à M. Maret de Saint-Pierre en 1895, qui relance l’exploitation et transforme la mine en véritable entreprise industrielle. Il crée avec M. d’Oncieu, le 2 juin 1914, la Société Civile des Mines d’Anthracite d’Aime qui rachète la concession. Par décret du 27 décembre 1916, a lieu la mutation et réunion des concessions de Planamont ainsi que des concessions de Combe-Chenalette et de la Corbassière (sur les communes respectivement d’Aime et de Peisey-Nancroix) au profit de la Société Civile des Mines d’Anthracite d’Aime. A cette époque, l’exploitation connaît un essor au cours de la période 1914-1918, avec des productions annuelles de l’ordre de 30 000 t. Le 24 avril 1919, la Société Civile des Mines d’Anthracite d’Aime devient la Société Anonyme des Mines d’Anthracite d’Aime. L’exploitation connaîtra de fortes productions entre 1920 et 1939 (de l’ordre de 1 000t/mois). A partir de 1921, des mouvements de terrain affecteront les habitations du hameau de Montgilbert, obligeant l’exploitant à limiter le développement de ses travaux en direction du hameau et à développer les recherches dans d’autres secteurs.
En 1937, les concessions de Lequenay et Planamont sont reliées par le perçage du travers-banc Ste Aimée. L’exploitation est alors définitivement stoppée car la relance de l’exploitation envisagée en 1943 n’aura jamais lieu.
Glissements de terrain à Montgilbert
Dès 1922 des phénomènes inquiétants apparurent autour de ce hameau : le terrain se fendillait, se fracturait et glissait dans la pente. Déjà en 1925, la chapelle du village consolidée par trois tirants avait subi un léger glissement vers le sud.
En 1927, Montglibert fut frappé par une véritable catastrophe. 9 maisons ont été touchées, l’école et la chapelle, quant à elles, glissaient en suivant les pentes du terrain. Des crevasses larges de 40cm s’ouvrirent en bordure du ravin, l’eau des fontaines se tarissent.
Les travaux de la mine furent mis en cause. Les 12 villageois demandèrent par pétition la fermeture de la mine.
Diverses mesures furent prises : évacuation et relogement des habitants, démolition et indemnisation.
La mine comme origine de l’effondrement fut une théorie remise en cause car la galerie la plus proche se trouvait à 173m sous des maisons. De plus les travaux les plus proches se trouvaient à 50m à l’opposé des maisons touchées.
Les glissements de terrains pourraient s’expliquer par la fonte des neiges qui entraine de grandes poussées du terrain.
Paroles de mineurs
« Nous paysans, il fallait bien vivre à la morte saison. Plus de travaux agricoles, plus de sous. Alors on s’embauchait quelques mois à la mine de charbon. C’était pas simple pour un homme des campagnes habitué au grand air. Entrer dans ce trou noir, percé à flanc de coteau, creuser la terre jusqu’au cœur de la montagne. Lampe à carbure en main, pic, pelle sur l’épaule, une longue procession s’engage dans la galerie. En face de nous, tout un réseau de tunnels principaux d’un mètre cinquante de haut. Il pleut partout ; cette pluie qui ne tombe pas du ciel s’écoule vers la sortie, formant un ruisseau boueux. Dans les craquements sinistres des étais de bois, les voies s’affaissent, souvent les wagonnets basculent, se déversent, les lampes s’éteignent. »
R. Loyet dans Fils d’usines, Michel Etiévent