Nombreuses furent les exploitations minières au sein de nos territoires de montagne. Si les mines sont dans l’imaginaire collective basées en Lorraine et le Nord de la France, la montagne fut historiquement le berceau de cette activité.
Une multitude d’entreprises virent le jour au cours des siècles. Si les vestiges les plus visibles et importants de notre commune se trouvent sur le versant Nord avec la mine de Plomb Argentifère de La Plagne et celle d’anthracite de Macot, le versant du Soleil n’est pas en reste. Avec de grandes concessions comme celle de Montgirod Les Chapelles, mais aussi de plus restreintes comme celle du Charbonnet ou du Réel. Cependant, l’activité minière ne se limite pas à ces concessions employant des dizaines d’hommes. De petites mines furent creusées partout par des particuliers en complément de l’activité agricole.
Mine d’anthracite du Charbonnet et le Praz
Superficie de 84 Ha
Communes concernées: La Côte d’Aime, Valezan et Bellentre
Cadre historique de la concession: Création par le décret du 27 Avril 1864 avec pour titulaire M. Joseph Roche.
La concession est déclarée comme orpheline en 1995.
Le gisement est composé d’au moins 4 couches régulières de charbon.
Historique des travaux:
- De 1858 à 1864: Exploitation en rive gauche du ruisseau de Charbonnet avec plusieurs galeries d’environ 135m de long.
- De 1900 à 1901: creusement d’un travers banc de 120m débouchant sur la route nationale RN96.
- De 1915 à 1921: divers travaux de part et d’autre du mont du moulin (3 galeries de 300m de long, 2 puits).
- De 1918 à 1919: les sources nous attestent d’une production annuelle de 6000 tonnes d’anthracite extraites.
- A partir de 1921: plus aucune trace de l’exploitation minière au sein des sources documentaires.
Mine d’anthracite du Réel
Superficie de 41 Ha
Commune concernée: La Côte d’Aime
Cadre historique de la concession: Instituation par décret royal Sarde du 18 Avril 1848 à M. Jean Baptiste Grassis et Philibert Balleydier d’Albertville. Renonciation du concessionnaire en 1967.
Gisements: Plusieurs couches d’anthracite parfois graphiteux.
Historique des travaux: Exploitation à diverses périodes entre 1861 et 1884, puis 1901 à 1924.
Plan de la concession du Réel (source Robert Durand)
- Les sources concernant l’exploitation de la mine du Réel remontent aux années 1861 et 1862. 8 ouvriers exploitent la zone plusieurs niveaux distants de 30 à 50m dans trois couches de 2 à 3m d’épaisseur.
- De 1875 à 1884, un nouveau concessionnaire, Pierre Antoine Bernard reprend l’exploitation. C’est probablement durant cette période que fut creusée la galerie débouchant sur l’actuelle route nationale. L’extraction était relativement restreinte et n’atteignait que 300 tonnes/ an.
- L’exploitation fut reprise en 1901 par la Compagnie Charbonnière du Sud-Est de la France.
- De 1901 à 1910: l’extraction a varié de 200 tonnes à 1200 tonnes par an avec l’emploi de 11 ouvriers. L’anthracite alimentait alors l’usine de Moutiers
- En 1914: plusieurs galeries furent ouvertes à proximité de la nationale. Ces dernières se prénommaient Joséphine et St Georges.
- L’exploitation se poursuivit de 1918 à 1921 dans le « quartier » du Réel où existaient des travers bancs d’une profondeur de 165m. Un de ces derniers traversait la route sur une distance de 28m.
- L’exploitation fut reprise en 1923 pour une dernière année. On estime que 30 000 tonnes de charbon furent extraites de la Mine du Réel.
- Le dernier concessionnaire fut la SA des Mines de d’anthracite d’Aime, représentée par son liquidateur M. Paul d’Oncieu. Le précédent concessionnaire avait été déchu par arrêté du 7 Août 1941.
Il n’existe aujourd’hui plus aucune trace visible de cette exploitation.