Les mines de plomb argentifère de la Plagne
L’autorisation de rechercher et d’exploiter les minerais métalliques dans le secteur de la Plagne date du 13 décembre 1804 avec un décret impérial concédant à l’Ecole Pratique des mines du Mont Blanc, établie en 1802 à Moutiers et à Peisey, un vaste rayon de terrain autour de cette ville englobant Macot.
Le gisement de plomb argentifère de Macot La Plagne, connu depuis l’antiquité sera redécouvert par hasard en 1807 par M Pellicier, un maçon de Macot.
Le site fera par la suite l’objet de recherches de la part du directeur de l’école pratique des mines, M Schreiber. Il identifia en 1810 un filon aussitôt mis en exploitation.
A la chute de l’Empire français en 1815 et du retour de la Savoie au royaume de Sardaigne, la mine fut exploitée en régie par le gouvernement Sarde.
En 1852, la mine fut affermée pour 30 ans à la Société Castellazo et Tardy transformée aussitôt en société Franco-Savoisienne. Celle-ci devint propriétaire de la mine le 3 novembre 1856 suite à la vente consentie par l’état sarde, approuvé par le décret ministériel du 14 Janvier 1857.
La société Franco-Savoisienne exploita le gisement jusqu’à sa faillite en 1866 (liquidation de la société en 1871).
La mine de La Plagne restera inexploitée jusqu’en Septembre 1901, date de la reprise des travaux sous la direction de M. Charpin, banquier lyonnais. La société générale de la Tarentaise avait entretemps racheté en 1874 les mines de Macot et de Peisey ainsi que la fonderie d’Albertville (Conflans), sans remettre les gisements en exploitation. La mine devint propriété de Mme de Saint Pierre en 1881.
La concession sera mutée au profit des Mines de La Plagne le 7 mai 1919. Mme de Saint Pierre dirigera la mine jusqu’à la crise économique de 1932 et sa mise en veille de 1932 à 1933.
En 1934 la société des mines de La Plagne confia l’exploitation à la société minière et métallurgique de Penarroya, qui reprit l’exploitation jusqu’à la fermeture du site en 1973.
Structures de l’exploitation
La mine compta plus de 215 ouvriers repartis sur deux sites :
- La Plagne : (aujourd’hui Plagne 1800, station de sport d’hiver). L’entrée principale de la mine avec les ateliers d’entretien le stockage du matériel, les bureaux avec une infirmerie, le chalet du sous-directeur , le chalet des ingénieurs , la cantine , la salle des fêtes , l’école et divers logements pour le personnel dont 2 bâtiments appelés Constantine qui abritaient environ 40 travailleurs nord-africains célibataires.
- La Roche : Le siège administratif de l’exploitation à 1550m d’altitude (qui abrite aujourd’hui la piste olympique de bobsleigh) avec la laverie, le laboratoire, les ateliers d’entretien ; le magasin, les bureaux, le chalet de réception , le chalet du directeur , le chalet des ingénieurs, la cantine, la salle des fêtes , l’école et divers bâtiments d’habitation pour le personnel.
Les galeries dites « des romains »
En juillet 1828, les ouvriers de la mine découvrirent deux anciennes galeries parallèles communiquant entre elles, avec quelques inscriptions de chiffres romains. Ce gigantesque travail a été exécuté entièrement à la pointe, donc antérieur à l’emploi de la poudre. Elles furent déblayées sur une longueur de 600m. La portion reconnue se situe dans une roche stérile : la recherche de minerai n’était donc pas l’objet de ces creusements.
D’autres découvertes en 1861, 1934, 1958, 1972, 1982 et 1983 permirent de compléter le cheminement de ces souterrains principalement dans la région du Mont Saint Jacques et de récolter des morceaux de céramiques, pics, pelle, écope et plusieurs étais dont l’analyse au Carbone 14 confirma une datation entre 250 et 550 après JC.
Depuis 1983, aucun autre travail de recherche n’a été entrepris.
Les mines d’Anthracite de La Plagne
La société Penarroya alors amodiataire de la concession de Plomb argentifère de la Plagne a obtenu deux permis d’exploitation d’anthracite dans le périmètre de la concession métallique. Le premier permis fut accordé de 1930 à 1936, le second de 1941 à 1947. Il s’agissait de pourvoir à l’alimentation en combustible des ateliers de flottation des minerais et des logements des mineurs.
Le premier permis d’exploitation a donné lieu, vers 1928 à des recherches préliminaires à l’obtention du titre au lieudit Crète Cote, à proximité du ruisseau de la lovatière.
Les travaux d’exploitation du second permis ont été conduits à partir du travers banc de Plante Melay creusé en 1935 et 1936 par Pennaroya pour l’exploitation du Permien et du Trias imprégné de galène. Quelques travaux de dépilages limités ont eu lieu pendant la seconde guerre mondiale à partir de 1940, pour occuper une partie du personnel de la mine de plomb arrêtée.
L’exploitation a été stoppée après-guerre en raison de la mauvaise qualité du charbon et de l’irrégularité du gisement.